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Pourquoi le plan d’épargne-retraite est-il idéal pour préparer sa transmission?
1. Quels sont ses avantages fiscaux?
La raison principale pour laquelle les épargnants ouvrent un PER est la carotte fiscale, les sommes versées étant déductibles de ses revenus imposables (sous certains plafonds). L?inconvénient: cet avantage fiscal est repris à la sortie, lorsque l?on récupère le capital accumulé, les retraits étant imposables comme le sont les revenus. Mais si le souscripteur poursuit une logique de transmission, il a intérêt à conserver son plan jusqu?à son décès, sans toucher à l?argent placé.
Non seulement les sommes investies dans le PER auront été défiscalisées à l?origine, mais, au décès de l?assuré, les sommes seront transmises avec ce gain fiscal définitivement acquis. Ainsi, en investissant 30.000 euros, un épargnant imposé à 30 % n?a réellement dépensé que 21.000 euros. À son décès, ce sont bien les 30.000 euros qui reviendront à ses bénéficiaires.
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Au décès du détenteur, ce placement propose, une nouvelle fois, une fiscalité avantageuse qui n?a rien à envier à l?assurance-vie, avec une différence, toutefois. «On tient compte de l?âge au décès, et non de la date des versements, contrairement à l?assurance-vie», distingue Édouard Michot, président du courtier Assurancevie.com. Si l?assuré décède avant 70 ans, l?épargne transmise profite d?un abattement de 152.500 euros par bénéficiaire. Au-delà, les sommes reçues subissent un prélèvement de 20 %, puis de 31,25 % au-dessus de 700.000 euros.
Contrairement à l?assurance-vie, les plus-values emmagasinées dans le PER ne supportent pas de prélèvements sociaux. Si le décès survient après 70 ans, les bénéficiaires se partagent alors un abattement de 30.500 euros. Seules les sommes excédant ce montant sont taxées aux droits de succession (même celles versées avant 70 ans), selon le lien de parenté avec le défunt. Ainsi, les enfants subissent une taxation progressive allant de 5 % à 45 %, après un abattement de 100.000 euros.
2. Comment bien protéger le conjoint survivant?
Si le capital du PER est transmis à un époux (ou à un partenaire de pacs), ce dernier est gagnant sur tous les tableaux. Il est exonéré de droits de succession et du prélèvement de 20 % ou de 31,25 % sur les capitaux transmis. Les gains financiers accumulés sur le PER ne supportent pas de prélèvements sociaux: le conjoint récupère les sommes présentes sur le plan.
«Si l?objectif est de protéger son conjoint, mieux vaut piocher dans une assurance-vie en cas de besoin durant la retraite et conserver son PER jusqu?au décès, pour éviter la fiscalité sur les retraits», conseille Gilles Belloir. Si le veuf détient lui-même un PER, le décès de son conjoint ou partenaire constitue un cas de déblocage anticipé et lui permet de retirer l?épargne sans perdre l?avantage fiscal à l?entrée.
Seuls les prélèvements sociaux de 17,2 % sur les plus-values sont dus. «L?exonération d?impôt sur le revenu en cas de sortie anticipée est valable si l?assuré n?a pas atteint l?âge de départ à la retraite», prévient Isabelle Lemaire, experte en solutions patrimoniales à Abeille Assurance.
3. Comment gonfler son PER sans effort?
La fiscalité avantageuse du PER n?a d?intérêt que si vous transmettez une épargne conséquente. Plusieurs astuces permettent de faire prospérer cette enveloppe. Il convient de commencer tôt à épargner. «Un jeune actif a intérêt à ouvrir un PER dès son premier emploi en y investissant de petites sommes qui augmenteront au cours de sa carrière», conseille Stellane Cohen, présidente du courtier Altaprofits.
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Si vous placez 200 euros par mois sur votre PER, il atteindra 48.000 euros en vingt ans. Alors qu?avec 500 euros par mois, vous ne mettrez que huit ans à obtenir cette somme. Sans compter la capitalisation des intérêts qui fera grimper votre pactole. Avec un plan à 3 % par an, votre épargne s?élèvera à 54.955 euros. Près de 7000 euros supplémentaires.
Songez à réinvestir les gains fiscaux. Un contribuable imposé à 30 % qui verse 4000 euros sur un PER en 2023 gagne 1200 ? d?impôt. S?il place cette somme sur son PER, il économisera 360 euros en 2024, puis 108 ? en 2025, 32 ? en 2026? En 2027, son matelas aura épaissi de plus de 40 % sans avoir à puiser dans ses économies. Prenez les devants.